La méditation est le septième et avant dernier membre du yoga royal décrit dans le traité Yoga-sutra de Patanjali.
Méditer, c’est se poser (la racine du mot en sanscrit indique la notion d’appui) physiquement et mentalement, se donner comme projet de cesser le tourbillon des mouvements dans sa tête pour que le calme (re)venu, la clarté se fasse.
Poser le corps n’est pas simple, la pratique corporelle du yoga nous le montre et nous l’apprend aussi. Une étape supplémentaire se franchit quand il s’agit de poser le mental.
« La pause, elle aussi, fait partie de la musique. » (Stefan Zweig)
Dans une posture, il y a, justement, la posture pour nous occuper, de même dans un exercice de respiration même si c’est plus subtil. La pratique corporelle et respiratoire apporte la capacité à diriger notre attention, à canaliser le travail des organes des sens, et prépare à l’assise et à la méditation.
S’il est tout à fait possible d’aborder directement la méditation, la pratique régulière des postures et respirations est un bon préalable.
Méditer, c’est associer détente et vigilance. Le corps paisible et tonique, sans affaissement ni tension douloureuse, l’esprit dans une « disponibilité vigilante », nous tentons l’équilibre entre concentration et lâcher-prise.
La concentration est nécessaire pour rester « là » ; méditer ce n’est pas s’abstraire, le lâcher prise ouvre à l’acceptation « de ce qui est ». Car méditer, c’est accueillir : ne rien refuser, ne rien chercher. Accueillir les sensations, les pensées, les émotions, etc. – tout ce qui se présente sans commenter, trier, hiérarchiser, évaluer, juger, bavarder, etc. – c’est là toute la question.
« Si tu comprends, les choses sont comme elles sont, si tu ne comprends pas, les choses sont comme elles sont. » Proverbe zen, on peut remplacer « comprendre » par « accepter ».
S’installer confortablement est important : la posture doit être bien adaptée à chacun pour conjuguer redressement et détente. L’assise peut se faire sur un (ou deux) coussins, un tabouret, une chaise,etc. les appuis – au sol, sur le coussin, le banc, etc. – aident à trouver et à maintenir cette double qualité.
« Tout ce que tu ne découvres pas à travers ton corps, tu ne le découvriras pas. » (Lao Tseu)
La méditation est le verso de notre vie actuelle : nous quittons l'agir pour l'Etre en nous offrant un regard neuf. Une nouvelle relation à soi et à ceux et ce qui nous entoure se créée, apaisée, claire, bienveillante, positive, novatrice.
« Qui je suis » remplace « ce que je fais », « ce que je pense de … », « ce que je voudrais», « ce que je ne veux pas », … Méditer c’est l’école de la simplicité, de l’authenticité. En ce sens, méditer est reposant, allégeant, sa pratique libère de fardeaux encombrants.
« La paix n’est pas le contraire de l’agitation. C’est l’absence d’agitation. » (Amma)
S’entraîner est nécessaire pour découvrir que méditer est finalement simple ; cependant, contrairement au somnifère posé sur la table de nuit, la méditation n'apporte ses bienfaits que si nous la pratiquons.
Méditer en mouvement est possible. L’essentiel est de maintenir la présence « à ce qui est ».
Au fil du temps, méditer peut se faire dans les situations de la vie quotidienne, l’entraînement rend fluide le passage d’un état à un autre.
Cultiver la présence installe un contact privilégié avec sa profondeur, le changement d’état intérieur est perceptible quand nous nous rapprochons de l’essentiel.
« Une demi-heure de méditation est essentielle, sauf quand on est très occupé. Alors, une heure est nécessaire. » Saint François de Sale
Séances de méditation (à Versailles)